Si le traitement médicamenteux de la maladie coronarienne est bien codifié et connu des cardiologues, d’autres facteurs comportementaux doivent être pris en compte dans l’abord global de cette maladie. Nous avons retenu 4 thèmes qui sont abordés dans cette formation : le tabagisme, l’alimentation, le stress psychosocial et l’activité physique.
Le tabagisme est un facteur majeur de risque cardiovasculaire. 8 millions de décès dans le monde peuvent être attribué au tabagisme, ce qui représente la plus importante cause de mortalité CV évitable. Il intervient sans seuil ni d’intensité ni de durée de d’exposition, y compris pour des consommations modérées ou faibles et même chez des non-fumeurs pour une simple exposition au tabagisme passif. Cet impact est souvent sous-estimé et insuffisamment pris en charge par les acteurs de santé. Il est fondamental que le cardiologue dispose d’une formation optimale tant en ce qui concerne ses connaissances sur le tabagisme que sur la prise en charge des fumeurs.
De nombreuses études ont mis en évidence l’influence des habitudes alimentaires sur la survenue et l’évolution de la maladie coronarienne. Il est important aujourd’hui que les médecins, et les cardiologues en particulier aient suffisamment de connaissances pour pouvoir utilement conseiller leurs patients sur ce domaine qui fait l’objet de multiples débats dans la société.
Selon l’étude INTERHEART, les facteurs psychosociaux sont le troisième facteur de risque modifiable de la pathologie coronaire et représente 32 % de la part attribuable du risque d’infarctus. Après un accident cardiaque, la souffrance psychique est extrêmement fréquente et multiplie le risque de récidive de façon significative. Les cardiologues ne sont pas assez formés à cette prise en charge globale. La souffrance psychosociale est le plus souvent prise en charge de façon médicamenteuse souvent injustifiée.
Les bienfaits de l’activité physique régulière après un accident coronarien et dans la maladie coronaire chronique sont bien prouvés avec un bénéfice sur les mortalités cardiovasculaire et globale. Le risque pour le patient coronarien est d’entrer dans la spirale du déconditionnement source de diminution de l’autonomie, de complications avec ré-hospitalisations répétées et d’espérance de vie raccourcie. Le cardiologue doit donc savoir comment prescrire une activité physique adaptée chez le coronarien. Parfois, inversement, un patient désirera reprendre une activité sportive et prendra conseil auprès du cardiologue qui doit connaître les recommandations pour guider le choix vis-à-vis de la pratique sportive.